Appel à la construction de collectifs pour des alternatives pédagogiques et sociales

Appel issu du VIIe congrès de la fédération des syndicats SUD éducation
lundi 20 juin 2016
par  Rédacteur

La période dans laquelle nous sommes est lourde de dangers
pour les libertés publiques, les droits sociaux, les solidarités,
les services publics. Le service public d’éducation, de la
maternelle à l’université, subit les assauts de l’austérité et du
libéralisme, qui vise à adapter la formation aux conditions
contemporaines du capitalisme, mais aussi des forces
réactionnaires, qui gagnent du terrain.

La défense du service public est donc plus que jamais à l’ordre
du jour. Ceci ne signifie pas qu’il faille s’en tenir à la simple
défense de l’existant. Si nous devons refuser une logique
comptable faisant de la réduction des coûts le premier critère
de gestion, si nous devons lui opposer une autre logique dont
la priorité serait la satisfaction des besoins collectifs, nous ne
devons pas renoncer à remettre en cause une école
socialement inégalitaire, porteuse de discriminations de genre
et racistes. Nous ne devons pas abandonner non plus la
critique de l’organisation hiérarchique des services publics
pour lui opposer une alternative autogestionnaire.

De même, la promotion des pédagogies coopératives est une
dimension essentielle d’un projet d’école émancipatrice. Nous
devons donc livrer deux batailles parallèles : pour le maintien
du service public mais aussi pour une autre école. Cette
approche est tout aussi valable pour l’Enseignement supérieur
et la recherche, qui ne doit pas conditionner les étudiantes et
les étudiants à accepter l’idée que la vie ne sert qu’à produire
et consommer. Nous refusons l’asphyxie budgétaire et la
marchandisation, et nous défendons bien au contraire l’idée
d’une Université et d’une Recherche émancipatrices
permettant l’accès de toutes et tous aux savoirs et aux
résultats de la recherche : leur mission principale doit rester de
produire et de diffuser les savoirs et leurs critiques.

Il y a urgence à faire entendre des voix
alternatives, à les porter dans le débat
d’idées et dans les mobilisations.

L’histoire du syndicalisme et des mouvements pédagogiques
visant l’émancipation est traversée par une conviction plus que
jamais d’actualité : l’alternative sociale et l’alternative
éducative sont indissociables : il ne peut pas y avoir d’école
réellement émancipatrice dans une société socialement
hiérarchisée, fondée sur l’inégalité et l’exploitation de la force
de travail par les propriétaires des capitaux ; il ne peut pas y
avoir de société égalitaire sans une école émancipatrice. Cela
n’amène à aucun cercle vicieux dont il serait impossible de
sortir, mais à la nécessité de mener de front les deux combats,
pour une autre école, une autre société, toute séparation entre
les deux dimensions de la transformation étant une impasse.

Celles et ceux qui portent l’exigence d’une alternative
émancipatrice et égalitaire aussi bien au niveau social que sur
les questions scolaires et pédagogiques ont du mal à se faire
entendre, pas uniquement mais notamment à cause de leur
dispersion. Ces militant-e-s se trouvent en effet divisé-e-s
syndicalement, ils et elles agissent aussi dans divers
mouvements pédagogiques, dans des mouvements
d’éducation populaire, des associations, des collectifs de lutte
ou de résistance, des réseaux, dans l’animation de sites web,
de revues, dans des initiatives d’universitaires, etc.

Le VIIe Congrès de la fédération SUD
éducation lance un appel au rassemblement,
à la construction de collectifs pour
des alternatives pédagogiques et sociales.

Cet appel n’exclut personne : dans l’autonomie par rapport
aux organisations politiques, il s’adresse à tou-te-s les
militant-e-s, à tou-te-s les organisations, tendances et courants
syndicaux, à toutes les associations, collectifs et réseaux, qui
luttent à la fois contre le capitalisme et les inégalités et pour
une école émancipatrice et des pédagogies coopératives.

Cet appel n’est pas un coup de communication : c’est
l’expression d’une volonté de construire avec les
partenaires intéressé-e-s. Il ne s’agit pas pour nous de décider
d’un cadre, d’une plateforme ou d’une dénomination, mais de
prendre notre part dans la construction d’un processus qui ne
nous appartiendra pas.

Cet appel ne vise pas une construction uniquement « par
en haut » ou uniquement « par en bas »
 : nous souhaitons
que se crée un cadre national pour impulser et donner à voir
ce processus, mais il s’agit surtout de créer des collectifs
locaux pour porter ensemble débats et initiatives.

Toutes les organisations, associations, tous les courants,
groupes, collectifs, réseaux, militant-e-s, etc.,
sont invité-e-s à prendre contact avec nous pour
échanger sur cette proposition.

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