Comme tous les ans Sud éducation 89 vous offre un joli conte de Noël à raconter à vos enfants au pied du sapin.
Dans ce conte, toujours les mêmes acteurs, notre bienveillante hiérarchie et le vilain petit syndicat, toujours aussi vilain.

Le dernier conflit en date qui les oppose concerne encore les congés pour formation syndicale.
Suite au succès de la conférence de Mme Véronique Decker le 29 juin dernier, il semblait incontournable au vilain petit syndicat de proposer une formation aux enseignants de l’Yonne traitant des pédagogies coopératives. Ce fut fait les 18 et 19 octobre.
Succès immédiat car à la mi-septembre, une centaine d’enseignants premier et second degré confondus s’étaient inscrits.

Comme à son habitude, la bienveillante hiérarchie, respectueuse du désir d’une vraie formation continue pour ses professeurs des écoles, s’est empressée de faire appeler les écoles par les IEN pour limiter les départs des PE pour ces deux jours sur les pédagogies coopératives...
Bien sûr, le vilain petit syndicat a une nouvelle fois saisi l’occasion pour s’en émouvoir auprès de la bienveillante hiérarchie, ministre comprise !

Quel orgueilleux ce vilain petit syndicat ! On ne s’émeut pas d’une décision de la bienveillante hiérarchie, même auprès de la ministre pour un sujet si anodin que le droit à se former tout au long de sa carrière !

La réaction de la bienveillante hiérarchie n’a pas tardé et le 30 septembre, elle a signifié à l’ensemble des organisations syndicales présentes, qu’elle ferait dorénavant jouer l’article 2 du décret 84-474 qui limite à 5% l’effectif des agents qui peuvent bénéficier d’un congé de formation syndicale par an, en tenant compte, de surcroit, de la représentativité des syndicats qui organisent les stages. Dans sa grande générosité, notre bienveillante hiérarchie, suivant les demandes des syndicats présents, a accordé +quinze stagiaires à tout le monde.

Sud éducation 89 n’ayant obtenu qu’un faible pourcentage aux dernières élections professionnelles de 2014, nous avons donc dû fournir une liste de 15 PE à notre généreuse hiérarchie pour le stage du 18 et 19 octobre et cette dernière, ne doit pas tarir d’éloges sur ce merveilleux décret qui bloque les formations syndicales des enseignants.

Le vilain petit syndicat pensait naïvement que la deuxième session de ce même stage les 16 et 17 janvier pourrait accueillir au moins 15 autres PE et il en a fait la demande à la bienveillante hiérarchie. Rien n’y a fait... Peu importe que 80 PE soient intéressés par ce stage, ce n’est pas représentatif ! 15 PE, les mêmes pour toute l’année, cela suffira ! La bienveillante hiérarchie sait mieux que vous ce dont vous avez besoin.

Le vilain petit syndicat tient à saluer le service juridique de la bienveillante hiérarchie : il s’est montré à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre de lui. La loi est appliquée quitte à limiter les droits des salariés de l’Éducation Nationale à se former y compris sur les pédagogies coopératives pourtant mises en avant dans les nouveaux programmes.

En cette fin d’année, la bienveillance de notre hiérarchie fait chaud au cœur. Alors, remercions-la !

Remercions-la pour nos droits préservés et ce souci constant de l’application de la loi ! Pour les dossiers administratifs qui circulent, la médecine du travail inexistante, pour l’absence DUER dans les collèges et lycées, le droit à muter..., pour toutes les indemnités non versées, les affectations anti-datées pour balader les personnels au gré des besoins et au mépris de leurs droits..., pour les courriers adressés sans formules de politesse (pas même un petit « cordialement »), pour les demandes de justificatifs iniques (enfants hospitalisés un peu trop longtemps, soignés hors du département, enfants de plus de 16 ans qui ont malgré tout besoin de leurs parents, courriers détaillant l’intime d’une relation pour se voir autoriser d’assister aux obsèques d’un proche qui n’est ni père, ni mère, ni enfant, ni conjoint), pour les demandes d’autorisation d’absence refusées par les IEN qui n’ont pas délégation et pour des raisons qui n’ont pas lieu d’être..., pour les pressions orales sur les conditions d’accueil des parents dans les écoles maternelles et les dédits écrits qui laissent les équipes enseignantes face à ces responsabilités, pour les exercices où l’on apprend aux enfants à courir en zig-zag pour échapper aux tirs de mitraillettes, où l’on se cache sous des tables pour échapper aux bombes, où l’on confine dans des chaufferies pour échapper aux terroristes, pour tous ces parapluies ouverts, le vilain petit syndicat souhaite un joyeux Noël et une bonne année à notre bienveillante hiérarchie !

Joyeux Noël et bonne année également à vous tou-te-s !!