Campagne contre les LGBTphobies à l’école : peut mieux faire !

Communiqué du Collectif Education contre les LGBTphobies en milieu scolaire et universitaire
lundi 18 janvier 2016

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Communiqué Campagne contre les LGBTphobies à l’école

Le 14 décembre a été lancée la nouvelle campagne du MEN pour lutter contre les LGBTphobies à l’école. Voici l’appréciation du Collectif sur cette campagne 2015-2016.

Le 14 décembre a été lancée, par le Ministère de l’Education Nationale, une campagne pour lutter contre les LGBTphobies au sein de l’école, intitulée « L’homophobie n’a pas sa place à l’école ». Une nouvelle affiche ainsi qu’un guide d’accompagnement sont diffusés dans l’ensemble des établissements du secondaire. Elle est aussi accompagnée d’un guide consacré au harcèlement à caractère LGBTphobe, appelé « Comprendre et agir : l’homophobie ». Dans le supérieur, la campagne est déclinée sous forme de quatre affiches spécifiques, avec un guide à destination des professionnels.

En ce qui concerne le secondaire, l’on peut se réjouir que soit rappelée par cette initiative la nécessité de la lutte contre les LGBTphobies à l’école (quelques éléments de constat grâce au rapport de SOS Homophobie pointent la réalité de ces discriminations). Il est positif aussi que cette lutte soit réaffirmée comme une des missions de l’école. Quant à l’affiche, elle constitue un net progrès par rapport aux précédentes versions. Mais force est de constater que ces avancées demeurent insuffisantes et incomplètes.

Le premier problème vient de la date de lancement et de diffusion de la campagne. La dernière semaine avant les vacances de fin d’année est loin d’être le moment le plus opportun, et le Collectif avait argumenté pour un lancement au mois de septembre, afin que les équipes pédagogiques et éducatives puissent intégrer cette campagne dans leur plan annuel décidé en CESC (Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté).

Il faut aussi relever l’emploi du mot « homophobie » dans l’intitulé de cette campagne. Que devient le terme, plus juste, de LGBTphobies, visibilisant les Lesbiennes, Gays, Bi-es et Trans, toutes et tous victimes de discriminations et trop souvent réduit-es à l’invisibilité par la pression qu’exerce une société toujours hétérosexiste ?

On ne peut également que regretter que les suggestions d’action et les pistes pédagogiques soient si peu développées, quand nos collègues ne savent pas forcément comment appréhender ces questions avec les élèves. Par ailleurs, les heures d’éducation à la vie affective et sexuelle, inscrites pourtant dans les obligations officielles, ne sont pas mentionnées… alors qu’elles pourraient être un moment de déconstruction des préjugés, qui mette sur un pied d’égalité toutes les sexualités et toutes les identités de genre.

Mais le terme même de « genre » reste manifestement honni, puisqu’il n’est pas mentionné dans ce guide…. Pourtant, comment parler des LGBTphobies sans revenir sur les stéréotypes de genre qui assignent chacun et chacune a des normes sexuées ? Comment parler de la situation spécifique des personnes trans sans s’interroger sur la construction du féminin et du masculin ?

Il est dommage également que le nom du dispositif d’écoute Ligne Azur ne soit plus mentionné explicitement.

Les définitions d’un certain nombre de termes, et de concepts, qu’il est nécessaire de s’être appropriés avant toute intervention auprès des élèves, sont absentes du guide, et il faut donc aller les chercher dans le guide harcèlement. Si ce guide est lui aussi le bienvenu, puisque le Collectif argumentait depuis des années sur la nécessité de faire émerger la spécificité du harcèlement à caractère LGBTphobes, il ne propose qu’une version partielle de ces définitions : pas de genre, aucune notion sur les questions d’intersexualité, une définition partielle de la transphobie, la définition du mot trans ne fait pas de distinction entre transidentités et transgenres...et ne parle souvent lui aussi que d’homophobie.

Enfin, il convient de rappeler, que sans formation initiale et continue des personnels, ce type de guide reste en partie inopérant. Or la formation initiale des enseignant-es n’aborde qu’à la marge les questions LGBT (et de façon très variable selon les ESPE), et bien peu de modules de formation continue sur ces thématiques sont proposés à nos collègues.

La réalité des discriminations que subissent élèves et personnels LGBT au sein de l’Éducation Nationale nécessite une réponse beaucoup plus volontariste de notre institution, et des moyens beaucoup plus conséquents pour donner des outils concrets et former les personnels.

Refusons l’indifférence ! Adhérez et faîtes adhérer à SUD éduc 89 pour renforcer le syndicalisme de solidarité et de lutte.



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